La Mafia toujours plus riche

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Les chiffres sont saisissants. Et vertigineux. Près de 130 milliards d’euros de chiffres d’affaires, autour de 70 milliards d’euros de bénéfices : voila les résultats de la plus grosse et  de la plus prospère holding italienne pour l’année 2008. Une entreprise qui ne connaît apparemment pas la crise. Son nom ? La Mafia.

Selon un rapport publié en novembre dernier par l’une des plus importantes fédérations d’entrepreneurs italiens, la Confesercenti,  l’activité mafieuse représenterait aujourd’hui environ 7% du PIB du pays.

Divisée en quatre branches locales et indépendantes, la Camorra napolitaine, la Ndrangheta calabraise, la Sacra Corona Unita dans les Pouilles et la Cosa Nostra sicilienne, la Mafia a engrangé en 2008 d’importants retours sur investissement dans des secteurs piliers de l’économie souterraine et illégale. Toujours selon le rapport de la Confesercenti, le trafic de drogue constituerait l’activité la plus rentable pour le crime organisé italien avec des recettes atteignant  59 milliards d’euros pour 2008. Viendrait ensuite l’usure, puis le racket, le trafic d’armes, la contrebande et la prostitution comme l’analyse la Tribune de Genève. Mais selon le magistrat anti-mafia Nicola Gatteri, cité par le site de l’Express, la priorité pour la Mafia « n’est pas de s’enrichir, il est de justifier sa richesse ». D’où l’importance de réinvestir l’argent sale dans des activités légales.

 » Le chômage, la restriction à l’accès au crédit ont été et continueront de constituer un terreau favorable au développement du système criminel » soulignait un rapport du Parlement italien publié le 10 mars dernier. Aujourd’hui, la Mafia semble bien profiter de la crise qui affecte les entreprises du pays pour consolider son empire financier. Avec un accès au crédit de plus en plus restreint par les établissement bancaires, les nombreuses sociétés en manque de liquidités se retrouvent obligées de faire appel aux usuriers de la mafia pour obtenir des prêts. En 2008, ce sont environ 180 000 commerces qui auraient eu  accès aux crédits distribués par la mafia, soit près de 12 milliards d’euros blanchis en un an selon l’Express. Secteurs les plus touchés par ce système parallèle : le tourisme , l’immobilier ou encore les petits commerces de détail. Des secteurs touchés par la crise économique.

Pour relancer l’économie italienne, le Président du Conseil Silvio Berlusconi a prévu de lancer sous peu un vaste programme de grands travaux. Une économie italienne relancée pourrait-elle se défaire de l’emprise mafieuse qui la gangrène ? Rien n’est moins sûr. Selon plusieurs analystes, ces projets d’infrastructures pourraient également être infiltrés par la mafia comme le rapporte une dépêche de Reuters.

Raphaël Malkin

 

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